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Bien entendu, j’ai gardé la meilleure part de Severus Rogue pour la fin. Qu’on puisse encore contester que ce personnage soit un héros et un homme courageux relève pour moi de l’aberration la plus absurde. Avant d’essayer de convaincre les plus récalcitrants, mettons-nous d’accord sur les définitions. Oui, j’ai ressorti mon dico qui a 30 ans.
« Héros, nom masculin.
1- Personnage légendaire auquel on prête un courage et des exploits remarquables.
2- Celui qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire (dans le domaine des armes).
3- Tout homme digne de l’estime publique, de la gloire par sa force de caractère.
4- Personnage principal d’une oeuvre littéraire, dramatique, cinématographique.
Courage, nom masculin.
1- Force morale, disposition du coeur.
2- Ardeur, énergie dans une entreprise.
3- Fermeté devant le danger, la souffrance.
4- La volonté plus ou moins cruelle, la dureté (comme dans « le courage d’abandonner ses enfants »).
Courageux, adjectif.
Qui a du courage, agit malgré le danger ou la peur.
Anti-héros, nom masculin.
Personnage n’ayant aucune des caractéristiques du héros traditionnel. »
Si Rogue n’a pas encore accédé au statut de personnage légendaire et que le fait qu’il soit digne de l’estime publique ou non est tout l’objet de cette démonstration, on peut au moins admettre qu’il correspond à la deuxième définition du mot héros. Les définitions 2, 3 et 4 du mot courage, de même que la définition du mot courageux, sont l’essence même de ce qu’a fait Rogue tout au long de la deuxième partie de sa vie. On ne peut pas nier qu’il ait jouer un rôle déterminant dans la guerre, qu’il a accompli des exploits que seul lui pouvait accomplir et qu’il est toujours celui qui a agit même face à la peur ou au danger (contrairement à d’autres). Je vais revenir en détails sur tout ça dans les paragraphes suivants, mais avant ça, j’aimerais revenir sur le qualificatif de « anti-héros » qu’on emploie souvent - y compris J.K. Rowling, si je ne m’abuse - pour désigner Rogue, comme une sorte de compromis. Si on accepte que Rogue est un personnage qui fait preuve de fermeté et d’ardeur face une tâche, fusse-t-elle dangereuse ou douloureuse, et qu’il s’est distingué grâce à des exploits, notamment dans le domaine des armes, on ne peut pas dire qu’il n’a aucune caractéristiques du héros traditionnel. Il est même plus proche de toutes les avoir, y compris si on se rapporte à la quatrième définition du mot héros. Rassure-toi, je ne suis pas tombée sur la tête et j’ai bien conscience qu’on parle toujours d’une saga dont les titres des sept tomes commencent par « Harry Potter ». Cependant, au cours de ces mêmes sept livres, neuf intitulés de chapitre se rapportent directement au même personnage, et il ne s’agit pas de Harry Potter. Il s’agit évidemment de Severus Rogue, qui bat tout le monde à plates coutures, y compris Albus Dumbledore et Voldemort eux-même. Sans compter que Rogue est le seul - avec Sirius - à apparaître aux côtés de Harry dans le titre de l’un des bouquins. Ce qui reste anecdotique certes, mais tout de même d’importance et intéressant à souligner.
CELUI QUI SAUVE, SOIGNE ET PROTÈGE
Avoue que ce sous-titre n’est pas la première idée que tu aurais eue pour décrire Rogue ? Si je ne m’étais pas autant penchée sur son cas, je n’y aurais sans doute pas pensé non plus. Sur le wikia Harry Potter, il est dit à quelque chose de très intéressant dans l’onglet « Compétences » de la page de Severus Rogue. « Sa force réside aussi dans le fait qu’il puisse trouver la plupart des antidotes et autres contre-sorts pour guérir une personne », ce qui est on ne peut plus vrai. Poudlard est un endroit qui regorge de sorciers et sorcières plus que compétent(e)s les un(e)s que les autres. On peut citer Albus Dumbledore évidemment, Minerva McGonagall, Filius Flitwick et sans doute d’autres noms pour lesquels on ne dispose pas d’autant d’exemples de l’étendue de leurs savoirs et pouvoirs. Poudlard est aussi un lieu qui ne manque pas de professeurs et de personnes qui sont spécialisés dans les soins : Pompom Pomfresh de la manière la plus évidente, mais aussi Pomona Chourave pour les propriétés des plantes et même Rubeus Hagrid si l’on considère les blessures par créatures magiques. En bref, tout un tas de gens bien placés pour soigner et qui sont en plus bien plus prompts à aider leur prochain et à montrer de la bienveillance. Pourtant, lorsqu’il s’agit de blessures sérieuses, c’est toujours les compétences de Rogue qui font matière d’autorité, logiquement en matières de potions, un peu moins logiquement pour le reste. En témoigne le cas de Miss Teigne :
« -Nous parviendrons à la guérir, Argus, assura Dumbledore d’un ton patient. Mrs. Chourave a réussi à se procurer des plants de mandragore. Dès qu’ils auront atteint leur maturité, je m’en servirai pour fabriquer une potion qui ramènera Miss Teigne à la vie.-Je m’en chargerai, intervient Lockhart, je l’ai fait des centaines de fois… Je suis capable de préparer un philtre régénérateur à la mandragore dans mon sommeil…-Je vous demande pardon, coupa Rogue, mais il me semble que le maître des potions, ici, c’est moi.Il y eut un silence gêné. » - Harry Potter et la Chambre des Secrets (Chapitre 9, « L’avertissement »).
…celui de Lupin et de la potion Tue-Loup :
« Mais je n’oublie pas que pendant l’année où j’ai enseigné à Poudlard, Severus m’a préparé chaque mois la potion Tue-Loup, d’une manière parfaite, si bien que je n’ai jamais eu à souffrir de la pleine lune comme cela m’arrive d’habitude. » - Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé (Chapitre 16, « Un Noël Glacial »).
…celui de Drago Malefoy venant de se prendre un Sectumsempra :
...et même celui de Dumbledore et de sa main desséchée. Non seulement Rogue est celui qui est le plus en mesure d’aider Dumbledore mais il semble aussi en savoir plus que le directeur sur le maléfice et ses effets.
« Écartant brutalement Harry, il s'agenouilla au-dessus de Malefoy, sortit sa baguette et la passa le long des profondes blessures que le maléfice avaient causées, marmonnant une incantation qui ressemblait presque à une chanson. Le flot de sang parut s'assécher. Rogue essuya celui qui maculait le visage de Malefoy et répéta son enchantement. Les blessures se refermaient à présent. »- Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé (Chapitre 24, « Sectumsempra »).
...et même celui de Dumbledore et de sa main desséchée. Non seulement Rogue est celui qui est le plus en mesure d’aider Dumbledore mais il semble aussi en savoir plus que le directeur sur le maléfice et ses effets.
« -Vous avez très bien fait, Severus. Combien de temps me reste-t-il à votre avis ?(…)-Je ne saurais le dire. Peut-être un an. On ne peut arrêter indéfiniment un tel sortilège. Il finira par se répandre, c’est le genre de maléfice qui se renforce avec le temps.(…)-J’ai de la chance, beaucoup de chance de vous avoir, Severus.-Si seulement vous m’aviez appelé un peu plus tôt, j’aurais pu faire davantage, vous gagner un peu plus de temps, répliqua Rogue avec colère. » - Harry Potter et les Reliques de la Mort (Chapitre 33, « Le Récit du Prince »)
Dans toutes les circonstances, Rogue paraît toujours être le plus compétent lorsqu’il s’agit de soigner. Mais il ne se contente pas de cela. Que ses détracteurs refusent de le voir ou non, il est aussi celui qui protège. En commençant par Neville lui-même, puisque j’en parlais au chapitre précédent.
« Et vous Crabbe, desserrez un peu votre prise. Si Londubat meurt étouffé, il faudra remplir tout un tas de paperasses et en plus, j'ai bien peur d'avoir à le mentionner dans vos références quand vous chercherez un emploi. » - Harry Potter et L'Ordre du Phénix (Chapitre 32, « Hors du Feu »).
On peut s’interroger sur les réelles motivations de cette intervention. Elle n’est peut-être qu’un subterfuge destiné à convaincre Ombrage qu’il est du côté des Serpentard, de la brigade inquisitoriale et donc du côté d’Ombrage elle-même. Elle peut aussi (et c’est la théorie qui me semble la plus juste), être un moyen de détourner l’attention d’Ombrage de ce que vient de raconter Harry, au sujet de Patmol et de là où la chose est cachée. Les plus septiques ne croiront pas qu’il cherche simplement à sauver la vie de Neville et pourtant, ce n’est pas la dernière fois que Rogue interviendra pour protéger Neville et tous les élèves de Poudlard. Lorsque Rogue et Dumbledore discutent du fait que, après la mort de ce dernier, Voldemort placera très certainement Rogue au poste de directeur de Poudlard, Rogue promet de « faire tout ce qui est en [son] pouvoir pour protéger les élèves ». Il n’était pas pourtant pas obligé de faire ça. Dumbledore mort, Rogue n’avait de compte à rendre à personne. S’il avait véritablement un mauvais fond, laisser souffrir quelques adolescents ne devrait pas faire une grande différence pour lui. En fait, ça renforcerait même sa couverture et ça lui éviterait de prendre des risques vis-à-vis de Voldemort. Pourtant, ce n'est pas du tout ce qu'il choisit de faire.
« Quelle punition Rogue a-t-il infligée à Ginny, Neville et Luna ? demanda Harry d'un ton pressant.-Le professeur Rogue les a envoyés dans la Forêt interdite accomplir quelques tâches pour ce gros balourd de Hagrid.(...)-Rogue a peut-être pensé que c'était une punition, dit Harry, mais Ginny, Neville et Luna ont dû bien s'amuser avec Hagrid. La Forêt interdite... Ils ont vu pire ! Ce n'est pas grand chose ! » - Harry Potter et les Reliques de la Mort (Chapitre 15, « La Revanche du Gobelin »)
Rogue évite à Ginny, Neville et Luna d’être les cibles d’Endoloris, conformément à l'idée que les Carrow se font de l’heure de retenue, pour les envoyer dans la forêt interdite avec Hagrid. Mais Harry portant des oeillères très épaisses quand il s'agit de Rogue, ne pense à aucun moment que le choix de la nature de la punition ait pu être délibérée. Il préfère penser que Rogue est stupide, même si ça n'a aucun sens.
Malgré, les apparences, Severus Rogue s’est un peu fait une vocation de sauver le monde - et de se blâmer lorsqu’il n’y parvient pas.
« -Ne soyez pas choqué, Severus. Combien d’hommes et de femmes avez-vous vus mourir ?-Récemment, seuls ceux que je n’ai pas pu sauver, dit Rogue. » - Harry Potter et les Reliques de la Mort (Chapitre 33, « Le Récit du Prince »).
Alors la prochaine fois que quelqu’un essayera de me dire que Rogue n’est pas un héros, ou qu’il ne protège que Harry et uniquement par culpabilité envers Lily, je lui fais avaler un sachet entier de pastilles de gerbe.
SEVERUS ROGUE VS SIRIUS BLACK
Note de l’auteur : ce paragraphe n’a pas envisagé ni écrit de gaité de coeur. Sirius Black est un personnage que j’aime (j’aimais ?) beaucoup et la suite ne va pas le faire apparaître sous son meilleur jour. Mes excuses post-mortem au plus cool des parrains et à sa flopée d’admirateurs et d’admiratrices. Pour ce point, je me suis particulièrement intéressée au face-à-face qui a lieu entre les deux personnages au début du chapitre 24 de Harry Potter et l’Ordre du Phénix, « Occlumancie ». Dans ce chapitre, Rogue se rend au 12 square Grimmaurd pour prévenir Harry - et Sirius - qu’il lui donnera des cours d’occlumancie dès la reprise du trimestre. Il en profite pour asticoter Sirius sur le fait que ce dernier se planque depuis six mois dans sa maison de famille. Comme Rogue ne fait jamais rien au hasard et qu’il aime bien se servir de la vérité pour faire mal, j’ai un peu cherché à savoir ce que cachait tout ça.
© Art by Mis ? |
Sirius Black est-il vraiment un lâche ? À mon grand regret, et pour la période qui va de la fin de La Coupe de Feu à… avant l’affrontement au Département des Mystères à la fin de L’Ordre du Phénix, oui. Replaçons les choses dans leur contexte. Après le retour de Voldemort et la (non-)réaction de Cornelius Fudge, Dumbledore confie une certain nombre d’instructions et de missions à toutes les personnes présentes à l’infirmerie. Voici ce qu’il demande à Sirius.
« Sirius, il faut que vous partiez immédiatement prévenir Remus Lupin, Arabella Figg, Mondingus Fletcher - tous les anciens. Restez caché chez Lupin pour le moment, je vous contacterai là-bas ». - Harry Potter et la Coupe de Feu (Chapitre 36, « À la Croisée des Chemins »)
Vraisemblablement, après s’être planqué chez Lupin, Sirius a, sous les ordres de Dumbledore, déménagé au 12 square Grimmaurd quelques semaines plus tard où… il s’est planqué. L’explication officielle tient au fait que, Sirius étant toujours considéré comme un dangereux criminel par le camp des « gentils » et ne pouvant pas utiliser sa couverture de Patmol à cause des renseignements que Pettigrow aura fournis au camp de Voldemort, il ne peut pas faire grand chose sans se mettre mortellement en danger. Sauf que, dans Harry Potter, les risques n’ont jamais arrêté personne - et certainement pas les courageux gentils. Par exemple, dans le même temps, Hagrid et Madame Maxime sont envoyés chez les géants qui sont simultanément courtisés par des Mangemorts : une mission qui est loin d’être sans danger. Sans parler du fait qu’être recherché n’empêche pas d’agir, comme le prouve Harry, Ron et Hermione dans Les Reliques de la Mort, lorsqu’ils s’introduisent au Ministère de la Magie et jusqu’au bureau d’Ombrage alors qu’ils sont probablement les trois personnes les plus traquées du monde magique. Je ne sais pas très bien ce que Sirius aurait pu faire, mais je reste persuadée qu’en modifiant un peu (ou totalement) son apparence, il aurait pu faire quelque chose de plus utile pour l’Ordre que de tenir compagnie à Kreattur et de nourrir Buck. D'autant que c'est un sorcier plutôt doué, de ce qu'on en sait. Ses pouvoirs et compétences auraient certainement été plus utiles ailleurs.
Mais, comme Dumbledore n’est pas plus idiot que moi, je suis persuadée qu’il le savait aussi. Ce qui m’amène à ma théorie sur la raison officieuse. J’ai l’intime conviction que Dumbledore a usé de chantage affectif sur Sirius Black. Celui-ci est, comme chacun le sait, le parrain de Harry Potter et ce qui ressemble le plus à un substitut de père pour ce dernier. Je pense que c’est de cette façon que Dumbledore a présenté les choses à Sirius : il ne peut pas risquer de mettre sa vie en danger parce que le perdre dévasterait Harry - ce qui est effectivement le cas. La question qui demeure est… pourquoi Sirius accepte-t-il ? Il a déjà montré par le passé qu’il était capable de prendre des risques - comme lorsqu’il s’est échappé d’Azkaban pour traquer Pettigrow jusqu’à Poudlard et il sait très bien que Harry comprendrait tout à fait qu’il mette sa vie en danger pour servir l’Ordre du Phénix. L’explication la plus logique, c’est une erreur de caractère de la part de J.K. Rowling : un mauvais choix de l’auteur qui n’a pas de sens par rapport à l’histoire ou à l’historique du personnage. Cela, je peux (et nous, moldus pouvons) l’admettre.
Rogue, lui, n’a jamais entendu parler de J.K. Rowling. Tout ce qu’il voit, c’est que tout le monde dans l’Ordre prend des risques (personnels, professionnels, mortels…) et lui en première ligne (comme on va le voir dans le paragraphe suivant) face à un Sirius qui… ne fait rien. À la place de Rogue, j’aurais sans doute un peu de mal à prendre des leçons de morale et des menaces de la part d’un homme qui n’a à priori rien fait depuis six mois - alors que tout le monde se démène pour empêcher ou retarder l'éclatement d'une guerre. Honnêtement, ça ne m’étonnerait pas que les piques lancées par Rogue dans ce début de chapitre aient déjà été pensées par d’autres membres de l’Ordre, simplement trop bien élevés et trop gentils pour le dire tout haut.
Rogue, lui, n’a jamais entendu parler de J.K. Rowling. Tout ce qu’il voit, c’est que tout le monde dans l’Ordre prend des risques (personnels, professionnels, mortels…) et lui en première ligne (comme on va le voir dans le paragraphe suivant) face à un Sirius qui… ne fait rien. À la place de Rogue, j’aurais sans doute un peu de mal à prendre des leçons de morale et des menaces de la part d’un homme qui n’a à priori rien fait depuis six mois - alors que tout le monde se démène pour empêcher ou retarder l'éclatement d'une guerre. Honnêtement, ça ne m’étonnerait pas que les piques lancées par Rogue dans ce début de chapitre aient déjà été pensées par d’autres membres de l’Ordre, simplement trop bien élevés et trop gentils pour le dire tout haut.
L’AGENT DOUBLE
Si je n’avais pas pris autant de plaisir à écrire les 30 pages de cette démonstration, j’aurais certainement pu faire reposer toute mon argumentation sur ce seul paragraphe. Cette partie de la personnalité de Severus Rogue invalide à mes yeux toutes les critiques à son égard. Il me semble que ceux qui le descendent sont assez prompts à oublier combien ce qu’il a fait a été à la fois déterminant et surtout dangereux. Comment peut-on sous-estimer à ce point les risques qu’il a encourus, non par par culpabilité mais parce que c’était la bonne chose à faire ? Puisque Dumbledore est le seul à connaître le rôle d’agent double de Rogue, c’est dans ce personnage qu’il faut chercher les indices de ce dont il est nécessaire de prendre conscience. Aucun autre personnage, en dehors peut-être de Harry, n’a manifesté un courage et ne s’est mis en danger à la hauteur de ce qu’a fait Rogue.
« -Severus, dit Dumbledore en se tournant vers Rogue. Vous savez ce que je dois vous demander. Si vous y êtes prêt…-J’y suis prêt, répondit Rogue.Il paraissait légèrement plus pâle que d’habitude et ses yeux noirs au regard glacé brillaient étrangement.-Alors bonne chance, dit Dumbledore.Son visage exprimait une certaine appréhension lorsqu’il le regarda sortir en silence derrière Sirius. » - Harry Potter et la Coupe de Feu (Chapitre 36, « À la Croisée des Chemins »).
De toutes les missions que Dumbledore assigne au cours de ce chapitre, c’est la seule pour laquelle il manifeste une inquiétude ouverte. Non seulement, il faut que la situation soit grave pour inquiéter Dumbledore mais Rogue n’hésite pas une seule seconde avant d’accepter d’être renvoyé auprès d’un Voldemort qu’il devra manipuler en risquant sa vie chaque seconde.
« -Je préfère ne pas mettre tous mes secrets dans le même panier, surtout dans un panier qui passe autant de temps accroché au bras de Lord Voldemort.-Ce que je fais sur votre ordre !- Et vous le faites très bien. Ne croyez pas que je sous-estime le danger permanent dans lequel vous vous placez, Severus. Transmettre à Voldemort des renseignements précieux en lui cachant l’essentiel est un travail que je ne confierais à personne d’autre que vous. » - Harry Potter et les Reliques de la Mort (Chapitre 33, « Le Récit du Prince »).
C’est juste, honorable et heureux que Dumbledore se rappelle - et rappelle au lecteur - que Rogue risque sa vie en jouant les agents doubles mais c’est peut-être un peu dévaluer la personnalité joyeuse et colorée de Voldemort. Je crois plutôt que mourir aurait été un sort bien enviable si Voldemort avait un jour découvert le véritable rôle joué par Severus Rogue.
VERDICT
Cet homme a donc mis de côté toute sa vie et certainement tout perspective de bonheur relatif, il a toujours été répondu présent lorsqu'il s'agissait de protéger et de soigner - même des personnes qu'il détestait profondément - et un bon nombre de ces mêmes personnes ne seraient sans doute pas là grâce à lui. Cet homme s'est aussi placé dans des situations extrêmement délicates, l'obligeant à tuer quelqu'un ce qui se rapprochait le plus d'un ami et a sans doute été témoin d'horreurs auxquelles il a dû assisté sans pouvoir intervenir - et en se blâmant certainement pour cela. Cet homme a enfin risqué la mort et la torture, non seulement pour protéger tout le monde mais aussi pour faire en sorte que Voldemort soit vaincu. Pour faire en sorte que des gens qui le détestaient puissent vivre en paix et en sécurité. Et tout de même, encore, on continue de lui faire des procès parce qu'il enlève des points aux maisons qui ne sont la sienne, qu'il donne des retenues quand des élèves sont insolents (quelle cruauté franchement), parce qu'il est trop sévère ou injuste ou parce qu'il est sarcastique ou ironique ? Et il y en a encore qui ne trouvent pas ça « complètement insensé » ?
Pardon, je m'emporte un peu. C'est la fin, j'avais bien le droit ! Un petit peu.
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Et voilà ce qui conclue les huit chapitres de ce Procès de Rogue. J'ai commencé les recherches pour cette série d'articles il y a un peu plus de deux mois et, honnêtement, je ne pensais pas en apprendre encore autant sur une oeuvre que j'ai déjà l'impression de connaître par coeur depuis si longtemps. Merci à toutes celles et ceux qui ont réagi, ont laissé des messages ici ou ailleurs (surtout ailleurs - parce que j'ai bien conscience que c'est plus pratique) et, globalement, à toutes celles et ceux qui ont pris autant de temps dans leur vie pour lire mes observations et mes théories fumeuses. C'était plutôt cool et peut-être que je referai même ce genre de plan pour d'autres personnages - ou d'autres oeuvres, qui sait ? Si tu as envie d'entendre parler en détails d'un personnage, d'une histoire, ou d'une relation dans une histoire, n'hésite pas à me faire part de tes suggestions :)
À très vite !
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Si tu as des commentaires, des réactions ou des questions à partager, n'hésite surtout pas, je serais ravie de poursuivre le débat !
Les chapitres précédents sont répertoriés dans l'article d'Introduction & Sommaire.
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Lily
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