mercredi 14 janvier 2015

Une semaine.

« Le temps passe. Y compris quand cela semble impossible. »

La nausée passe, même si un haut-le-coeur nous surprend parfois. Les larmes se tarissent, même si les sanglots nous étranglent encore. Les noeuds dans l'estomac demeurent en revanche. 

Martin Argyroglo
© Martin Argyroglo


On décroche la vie de son état de suspension. Le temps ne s'arrête pour personne et les choses reprennent leur place. Une place. 
Le monde n'est-il pas censé avoir changé? Toutes les choses d'avant doivent être différentes, n'est-ce pas? Quelle place pourraient-elles reprendre? Celle de ceux qui sont partis? Celle de ce qu'ils ont détruit? 

Je ne suis pas du genre à porter les drames nationaux. Internationaux. La tristesse me concerne sans me toucher. Des morts innocentes, il y en a tout le temps. Des assassinats partout. Qu'on pleure moins, dont on entend jamais parler. Personne n'a le temps de pleurer tout le monde, c'est ainsi. C'est peut-être injuste mais je ne le crois pas. Plus que des hommes, c'est une liberté revendiquée aux crayons de couleurs qu'on a attaquée et que j'ai pleurée. 
Je ne savais pas. Je ne savais pas que je pouvais être blessée par des terroristes. Je ne savais pas que je pouvais être leur cible sans être visée par leurs balles. Je ne savais rien de tout ça.

Je n'ai pas beaucoup réfléchi quant à savoir si je devais publier à ce sujet. 
Mes articles sont programmés le mercredi et le dimanche. Le mercredi. Sur un blog, un espace libre d'expression, sur lequel je peux parler de ce que j'ai envie, critiquer ce que j'ai envie parce que j'ai la chance de vivre dans un pays comme la France. 
Il n'y avait pas beaucoup de réflexion à mener, aucune question à se poser. J'ai trop d'amour pour les mots libres pour me poser des questions. 

Je ne savais pas que j'étais Charlie. Mais on l'est tous, tout ceux pour qui la liberté représente quelque chose. Être Charlie ne signifie pas oublier les autres victimes. On n'a pas besoin d'être agent d'entretien, policier ou juif. Ils étaient tous Charlie. Peut-être qu'ils le savaient. Peut-être pas. 

Moi je l'ai appris il y a une semaine. Maintenant il faut qu'on apprenne tous à l'être.

Je deviens Charlie.

xoxo
Lily

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire