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dimanche 14 mai 2017

IKIGAMI - Préavis de Mort : des histoires sombres au coeur d'un récit distopique à grand potentiel


IKIGAMI Préavis de Mort - MOTORO MASE

Note : J'ai reçu l'équivalent de 4 volumes (8 épisodes) dans le cadre d'un partenariat avec Kazé. Inutile de dire que mon avis sur la lecture n'est en rien modifié. J'ai, par le passé, eu aucun mal à encenser ou descendre des livres que je n'avais pas achetés non plus.

Et histoire d'être complètement transparente avec toi, je vais te raconter comme j'ai choisi ce titre. J'ai évidemment commencé par ouvrir le catalogue de Kazé avant de cliquer sur toutes les couvertures qui attiraient mon regard. J'ai ensuite écrémé ma sélection en fonction du genre mais surtout du résumé fourni. Celui d'Ikigami - Préavis de Mort de Motorô Mase est celui qui m'a incontestablement le plus interpelé. Si le titre ne te dit rien, petite séance de rattrapage :

« Dans ce pays, une loi entend assurer la prospérité de la nation en rappelant à tous la valeur de la vie. Pour ce faire, un jeune sur mille entre 18 et 24 ans est arbitrairement condamné à mort par une micro-capsule injectée lors de son entrée à l'école. Lorsqu'on reçoit l'ikigami, c'est qu'il ne nous reste plus que 24 heures à vivre. Mais à quoi passer cette dernière journée, lorsqu'on n'a pas eu le temps de faire sa vie ? »

IKIGAMI Préavis de Mort - MOTORO MASE

Je n'avais jamais entendu parler de ce manga auparavant, aussi j'ai été surprise à sa réception de constater le palmarès de prix importants mis en avant sur la couverture. À l'évidence, j'allais découvrir une oeuvre culte dans son genre et à côté de laquelle j'étais passée jusqu'à maintenant. Autant dire que j'étais plutôt ravie. Il ne restait qu'à ne pas être déçue.

Je te fais un suspense bien relou ?

Non ?

...

Pas drôle.

Pas de suspense donc, je n'ai pas été déçue du tout. Les quatre premiers volumes sont à la hauteur de mes attentes, sans les éventuelles craintes que je pouvais avoir. J'ai, bien entendu, d'autres attentes et interrogations pour la suite, mais cela fera sans doute l'objet d'un futur update lecture.

Dans Ikigami, on suit Fujimoto, un fonctionnaire chargé de remettre le préavis de mort aux personnes désignées. Chaque épisode fait l'objet d'une histoire différente, pendant laquelle on suit une personne pendant les 24 heures qui précèdent sa mort.

ALORS ÉVIDEMMENT, C'EST PAS UN MANGA SUPER SUPER DRÔLE. Si tu es sensible, déprimé(e) ou que tu as passé une sale journée, ce n'est peut-être pas la lecture idéale. Mais si comme moi, tu aimes la psychologie des personnages, les recoins (sombres et lumineux) de l'âme humaine et les sociétés bien tordues, tu es pile au bon endroit !

Les petites histoires
Ma principale crainte était de ne pas réussir à m'impliquer dans l'histoire globale de par son format. Puisque chaque épisode peut se lire indépendamment des autres, il n'y a finalement que peu de personnages récurrent en dehors de Fujimoto (qui lui même n'est que peu présent). Si tu me connais, tu sais que je mets un temps infini à m'attacher aux personnages et à entrer en empathie avec eux. Mais à la lecture, mes doutes sur ce point se sont envolés. Un peu à la manière de la série Black Mirror (qui est une de mes séries préférées de tous les temps), chaque histoire est suffisamment bien amenée et racontée pour qu'on se sente rapidement impliqué(e). Tous les épisodes sont globalement bons, même si, suivant la sensibilité du lecteur, on peut être plus touché par l'un ou par l'autre. Pour le moment, je retiens particulièrement "La chanson oubliée" et "Chute libre".
Ma deuxième crainte était que, étant donné le format répétitif, les histoires individuelles finissent par se ressembler. Je n'ai pas eu cette impression jusque là, mais comme il me reste quelques épisodes à essuyer d'ici la fin de l'histoire, je t'en reparlerai aussi certainement prochainement. Dans ce fameux update que tu vas finir par attendre comme le messie (la figure religieuse, pas le footballeur).

IKIGAMI Préavis de Mort - MOTORO MASE

Un contexte plus grand, plus intriguant
Mais, pour te dire la vérité, ce qui m'intéresse dans Ikigami, ce sont moins les histoires individuelles que celle, plus grande, de toile de fond. On pourrait par exemple penser que la loi condamnant arbitrairement 1 jeune sur 1000 est la plus cruelle mais il y a encore bien plus moralement contestable derrière. Il est par exemple interdit d'être opposé à la loi ou de la contester publiquement et la délation entre citoyens est fortement encouragée.
Là où j'en suis, on vient tout juste de commencer à effleurer le contexte historique et politique dans lequel cette loi a été promulguée mais j'ai bon espoir qu'on creusera un peu plus dans ce sens dans les futurs volumes.

Ce qui m'amène à mes questionnements et mes attentes pour la suite :

1/ Je m'interroge beaucoup sur le positionnement de Fujimoto, le personnage central. J'ai cru au début qu'il allait prendre les pédales rapidement et tomber dans un côté très sombre mais il semble mener une réflexion qui semble plus ou moins saine. Quelle que soit la finalité de son cheminement, j'espère qu'il sera bien écrit jusqu'au bout.

2/ Pour le moment, je vois encore quelques lacunes à cette loi. Je m'interroge sur l'éventualité et la vaccination des enfants qui ne sont pas scolarisés ? Pourquoi les familles ne quittent pas le pays ou ne scolarisent-ils pas leurs enfants à l'étranger ? Mais le manga n'étant pas très long, je ne suis pas certaine que toutes les questions auront le temps d'être traitées. Si c'est le cas, big up, ça lui fera gagner masse de points sur l'échelle d'appréciation Lily-enne.

3/ Enfin, je me demande s'il n'y a pas autre chose de caché derrière cette loi de prospérité nationale. J'ai l'impression que la raison du sacrifice arbitraire d'un jeune sur mille est plus sombre que celle de rappeler « la valeur de la vie » comme c'est pour le moment expliqué dans le manga. À ce niveau du manga, toute hypothèse est possible. Il a sans nul doute un facteur géopolitique mais ça m'intéresse de savoir s'il y a plus. Est-ce que c'est aussi sanitaire ? militaire ? expérimental ? Il y a un grand champ de possibles et je suis vraiment curieuse de voir ce que ça va donner.

IKIGAMI Préavis de Mort - MOTORO MASE

À propos du coup de crayon...
Je terminerai sur un dernier mot sur le dessin. Ce n'est pas quelque chose auquel je porte une attention particulière habituellement mais je trouve que le détail qu'a apporté Motorô Mase sur les visages offre une vraie profondeur à l'histoire. Il y a des vrais gros plans, tellement rapprochés qu'ils en deviennent parfois inconfortables, qui permettent de recevoir de façon très brute et très directe l'émotion du personnage, sans se soucier de son apparence ou de sa beauté. Idem pour les doubles pages occasionnelles qui sont souvent très impactantes.

Verdict ?
Je n'abandonne quasi jamais une saga ou une série à cours de route, mais parfois, je continue un peu en trainant les pieds, juste histoire d'avoir le fin mot de l'histoire. Pour le coup, je poursuivrai Ikigami avec plaisir et curiosité. Je ne sais pas quand, vu ma PAL et wishlist longues comme des bras, mais je la poursuivrai. La suite est à double-tranchant, parce que j'ai beaucoup d'attentes et qu'il va donc falloir que les volumes suivants et le dénouement soient à la hauteur. Ne t'en fais, en bien ou en mal, je reviendrai t'en parler ;-).


Maintenant que j'ai fini mon discours interminable dis-moi :
Si tu connaissais Ikigami - Préavis de mort ?
Si tu l'as lu...
... ou si tu as envie de le lire ?


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Lily

dimanche 10 avril 2016

J'ai lu Fullmetal Alchemist : si on en profitait pour parler des mangas et des enfants ?

Dans un monde idéal, je disposerais d'un temps infini qui m'octroierait toutes les occasions du monde de lire et voir tout ce que j'ai envie. Comme cette utopie n'existe pas, j'ai dû mettre à peu près 12 ans pour réunir et lire la collection entière des Fullmetal Alchemist. C'est donc en ce jour presque sacré que je peux ENFIN en parler dans son intégralité.

Fullmetal Alchemist Chapitre 1

J'adore les mangas. J'ai été élevée à Dragon Ball Z, j'ai grandi avec Yu-Gi-Oh et je vénère littéralement Death Note. Mon problème c'est qu'entre la lecture de romans, les séries TV, l'écriture, le blogging, le boulot et la vie (et le fait que j'ai envie de revoir Death Note tous les ans) ... Je n'ai plus de place dans mon emploi du temps. Ça me chagrine, mais c'est comme ça. Sans compter que chaque tome d'une série coûte cher dans le rapport prix/temps de lecture. Je sais bien qu'on paye le dessin plus que les mots, mais bon. Revenons à nos moutons. Fullmetal Alchemist, FMA de son petit nom, c'est terminé donc je peux arrêter de râler.

Ma découverte de FMA remonte tellement que j'avoue que je ne sais même plus ni comment, ni pourquoi j'y suis venue. Ce dont je me souviens en revanche, c'est d'avoir accroché tout de suite, dès les premiers tomes, dès les premières pages.

Moi, des mangas ? JAMAIS !
Je sais qu'il y a pas mal de parents qui sont contre les mangas, ou du moins pas super enthousiasmes à l'idée que leurs têtes blondes s'y penchent. Parce que c'est violent, vulgaire et surtout ce n'est PAS DE LA LECTURE VADE RETRO SATANAS. Alors oui, mais c'est du dessin et la sensibilité artistique, c'est important aussi. Si votre fils est le prochain Picasso et pas le prochain Zola, il aura beaucoup plus d'utilité à s'entrainer à dessiner des mangas qu'à essayer de comprendre la perversité by Choderlos de Laclos.
Ensuite, je ne crois pas qu'il soit très utile de protéger les enfants de la violence. Qu'on s'entende bien, je ne dis pas de montrer des propagandes de groupes terroristes à des petits bouts de 3 ans mais j'ai toujours eu l'impression qu'on en faisait trop à ce sujet. Là c'est le moment où on me dit "tu ne dirais pas ça si tu avais des enfants" et j'imagine bien qu'un parent qui met 25 ans à comprendre que son bébé n'a plus 7 ans n'a pas tellement envie de le voir exposé au sang et aux larmes. Pour ne me baser que sur un exemple très égocentrique mais que je connais néanmoins assez précisément, je n'ai personnellement pas été très "protégée" de ce genre de choses. J'ai grandi avec frère et soeur de 5 et 6 ans mes aînés, j'avais donc plutôt tendance à avancer à leur rythme. Au cas où vous ne l'aurez pas remarquer, je n'ai pas été particulièrement traumatisée par l'expérience, je n'ai encore jamais utilisé de kalashnikov et j'ai à l'évidence réussi à m'intéresser à d'autres formes d'écriture/de littérature en parallèle.
Enfin, effectivement, ça peut être vulgaire même si ça ne m'a jamais brûlé les yeux. C'est souvent plutôt humoristique en fait. Notre monde est de toute façon bien plus vulgaire que tout ce qu'on ne verra jamais dans un manga et les petits en verront d'autres.
Vous l'aurez compris, je suis complètement pour. Je crois même qu'ils peuvent ouvrir des réflexions sur pas mal de thèmes et amener les enfants à se poser des questions auxquels ils n'auraient pas forcément pensées.

Fullmetal Alchemist Chapitre 1

Oui, bon alors, Fullmetal Alchemist c'est cool ou non?
Revenons à nouveau à nos moutons. J'ai beaucoup aimé Fullmetal Alchemist qui est catalogué dans les shonens, les mangas destinés aux "garçons adolescents" (en gros). Globalement, je les préfère aux rares shojo (destinés aux filles donc) auxquels j'ai eu le courage de jeter un oeil. La série (terminée) FMA fait 27 tomes. Je les ai tous aimés, bien qu'il y en ait quelques uns que j'ai trouvé un peu plus longuets/moins percutants dans la deuxième moitié, ça reste plutôt négligeable. FMA a en plus cette grande qualité d'avoir tellement bien équilibré le drame et le comique qu'on peut rire et avoir le coeur serré quasiment dans la même case. En plus, le grand dénouement final est plutôt bien foutu et ça mérite d'être souligné. Je HAIS les bonnes oeuvres de fiction qui finissent en eau de boudin.

Mais si j'ai autant aimé Fullmetal Alchemist, c'est que le manga va plus loin que des castagnes pour sauver le monde (les parents sont rassurés comme ça).

SYNOPSIS BY LILY (ce qui veut dire que c'est très détaillé, emballé et pesé et garanti sans spoilers)
Fullmetal Alchemist, c'est d'abord le récit d'une quête, et de deux personnages qui ne renonceront pas avant d'avoir atteint leur but et sans jamais dévier de leurs principes. On peut atteindre son but sans écraser ceux qui se trouvent sur leur chemin dans le processus. Ces deux personnages sont Edward et Alphonse Elric, deux frères qui incarnent très joliment la notion de famille et de fraternité. Ils se fightent, se prennent la tête mais ne se lâchent jamais et sont toujours là pour veiller l'un sur l'autre. S'ils sont doués pour les combats, Ed et Al sont loin d'être idiots (contrairement à d'autres bêtes d'arts martiaux dans d'autres mangas que je citerai pas...). Ils ont commencé à étudier très tôt par eux même et sont plutôt doués dans leur domaine : l'alchimie.

À mi-chemin entre la magie et la science, l'alchimie est l'un des autres éléments pour lesquels j'ai vraiment accroché avec cette saga. Avec la notion d'alchimie, il y a plein de choses qui passent. D'abord que l'alchismiste, et l'être humain par extension, ne peut rien tout seul. Quand il prend, il doit rendre et quand il donne, il obtient quelque chose en retour. Ce principe d'échange équivalent rythme toute l'histoire et s'applique à toute chose. FMA remet l'Homme à la place qu'il occupe, celle d'une entité qui n'utilise les avancées technologiques ou scientifiques et les outils qu'il a à sa disposition pour détruire, piller et exploiter le monde qui l'entoure. À travers son récit, Hiromu Arakawa raconte que l'être humain n'est pas le but, il n'est qu'un élément du but. Son environnement sera toujours plus grand que lui.

La portée philosophique est sans doute la dimension la plus insoupçonnée de Fullmetal Alchemist. Pourtant, la question de la vérité est la clé de voûte de toute l'histoire. Elle est incarnée, personnifiée, détentrice de grands pouvoirs, effrayante et les planches qui la concernent sont sans doute parmi les plus réussies du manga. 
Tout un tome (très réussi par ailleurs) est consacré à l'une des guerres qui a sévi dans le pays et dont le spectre plane sur le présent de l'histoire. Je pense qu'il a quelque chose de très important pour les jeunes et les moins jeunes qui se dégagent de ce Numéro 15 de la série.
Enfin, FMA enseigne l'un des aspects les plus importants du monde : ce qui est mort doit rester mort. On peut penser que c'est un principe qui ne s'applique qu'à la fiction surnaturelle, magique ou fantastique mais quand je regarde certains épisodes de Black Mirror, ou que je tombe sur quelques "brillantes" idées de services et produits, je me dis que c'est quelque chose qu'il est sans doute nécessaire de rappeler.


FMA est une saga que j'ai adorée. De plus ou moins loin, elle m'a accompagnée pendant une dizaine d'années de ma vie, et je sais que je m'y replongerai avec plaisir quand le moment sera venu. C'est une série que je recommande sans problèmes à tous les amateurs de mangas. Pour ceux qui n'en auraient jamais ouvert ou regardé un je ne peux que a) chaudement vous encourager à tenter l'expérience et b) vous assurez que commencer par les frères Elric n'est vraiment pas une mauvaise idée.

Fullmetal Alchemist tome 27 Hiromu Arakawa



xoxo
Lily

mercredi 28 janvier 2015

[Réflexion sur la littérature #5] Qui sont les lecteurs de mangas?

Bien le bonjour peuple de l'Internet! 

Je passe rapidement ici pour vous faire part d'une interrogation qui me taraudait. Qui ne taraude d'ailleurs probablement que moi, mais pour la sauvegarde de cette article, on va faire comme si le monde entier se posait aussi la question.

Death Note Tome 1

J'ai l'impression que