dimanche 10 avril 2016

J'ai lu Fullmetal Alchemist : si on en profitait pour parler des mangas et des enfants ?

Dans un monde idéal, je disposerais d'un temps infini qui m'octroierait toutes les occasions du monde de lire et voir tout ce que j'ai envie. Comme cette utopie n'existe pas, j'ai dû mettre à peu près 12 ans pour réunir et lire la collection entière des Fullmetal Alchemist. C'est donc en ce jour presque sacré que je peux ENFIN en parler dans son intégralité.

Fullmetal Alchemist Chapitre 1

J'adore les mangas. J'ai été élevée à Dragon Ball Z, j'ai grandi avec Yu-Gi-Oh et je vénère littéralement Death Note. Mon problème c'est qu'entre la lecture de romans, les séries TV, l'écriture, le blogging, le boulot et la vie (et le fait que j'ai envie de revoir Death Note tous les ans) ... Je n'ai plus de place dans mon emploi du temps. Ça me chagrine, mais c'est comme ça. Sans compter que chaque tome d'une série coûte cher dans le rapport prix/temps de lecture. Je sais bien qu'on paye le dessin plus que les mots, mais bon. Revenons à nos moutons. Fullmetal Alchemist, FMA de son petit nom, c'est terminé donc je peux arrêter de râler.

Ma découverte de FMA remonte tellement que j'avoue que je ne sais même plus ni comment, ni pourquoi j'y suis venue. Ce dont je me souviens en revanche, c'est d'avoir accroché tout de suite, dès les premiers tomes, dès les premières pages.

Moi, des mangas ? JAMAIS !
Je sais qu'il y a pas mal de parents qui sont contre les mangas, ou du moins pas super enthousiasmes à l'idée que leurs têtes blondes s'y penchent. Parce que c'est violent, vulgaire et surtout ce n'est PAS DE LA LECTURE VADE RETRO SATANAS. Alors oui, mais c'est du dessin et la sensibilité artistique, c'est important aussi. Si votre fils est le prochain Picasso et pas le prochain Zola, il aura beaucoup plus d'utilité à s'entrainer à dessiner des mangas qu'à essayer de comprendre la perversité by Choderlos de Laclos.
Ensuite, je ne crois pas qu'il soit très utile de protéger les enfants de la violence. Qu'on s'entende bien, je ne dis pas de montrer des propagandes de groupes terroristes à des petits bouts de 3 ans mais j'ai toujours eu l'impression qu'on en faisait trop à ce sujet. Là c'est le moment où on me dit "tu ne dirais pas ça si tu avais des enfants" et j'imagine bien qu'un parent qui met 25 ans à comprendre que son bébé n'a plus 7 ans n'a pas tellement envie de le voir exposé au sang et aux larmes. Pour ne me baser que sur un exemple très égocentrique mais que je connais néanmoins assez précisément, je n'ai personnellement pas été très "protégée" de ce genre de choses. J'ai grandi avec frère et soeur de 5 et 6 ans mes aînés, j'avais donc plutôt tendance à avancer à leur rythme. Au cas où vous ne l'aurez pas remarquer, je n'ai pas été particulièrement traumatisée par l'expérience, je n'ai encore jamais utilisé de kalashnikov et j'ai à l'évidence réussi à m'intéresser à d'autres formes d'écriture/de littérature en parallèle.
Enfin, effectivement, ça peut être vulgaire même si ça ne m'a jamais brûlé les yeux. C'est souvent plutôt humoristique en fait. Notre monde est de toute façon bien plus vulgaire que tout ce qu'on ne verra jamais dans un manga et les petits en verront d'autres.
Vous l'aurez compris, je suis complètement pour. Je crois même qu'ils peuvent ouvrir des réflexions sur pas mal de thèmes et amener les enfants à se poser des questions auxquels ils n'auraient pas forcément pensées.

Fullmetal Alchemist Chapitre 1

Oui, bon alors, Fullmetal Alchemist c'est cool ou non?
Revenons à nouveau à nos moutons. J'ai beaucoup aimé Fullmetal Alchemist qui est catalogué dans les shonens, les mangas destinés aux "garçons adolescents" (en gros). Globalement, je les préfère aux rares shojo (destinés aux filles donc) auxquels j'ai eu le courage de jeter un oeil. La série (terminée) FMA fait 27 tomes. Je les ai tous aimés, bien qu'il y en ait quelques uns que j'ai trouvé un peu plus longuets/moins percutants dans la deuxième moitié, ça reste plutôt négligeable. FMA a en plus cette grande qualité d'avoir tellement bien équilibré le drame et le comique qu'on peut rire et avoir le coeur serré quasiment dans la même case. En plus, le grand dénouement final est plutôt bien foutu et ça mérite d'être souligné. Je HAIS les bonnes oeuvres de fiction qui finissent en eau de boudin.

Mais si j'ai autant aimé Fullmetal Alchemist, c'est que le manga va plus loin que des castagnes pour sauver le monde (les parents sont rassurés comme ça).

SYNOPSIS BY LILY (ce qui veut dire que c'est très détaillé, emballé et pesé et garanti sans spoilers)
Fullmetal Alchemist, c'est d'abord le récit d'une quête, et de deux personnages qui ne renonceront pas avant d'avoir atteint leur but et sans jamais dévier de leurs principes. On peut atteindre son but sans écraser ceux qui se trouvent sur leur chemin dans le processus. Ces deux personnages sont Edward et Alphonse Elric, deux frères qui incarnent très joliment la notion de famille et de fraternité. Ils se fightent, se prennent la tête mais ne se lâchent jamais et sont toujours là pour veiller l'un sur l'autre. S'ils sont doués pour les combats, Ed et Al sont loin d'être idiots (contrairement à d'autres bêtes d'arts martiaux dans d'autres mangas que je citerai pas...). Ils ont commencé à étudier très tôt par eux même et sont plutôt doués dans leur domaine : l'alchimie.

À mi-chemin entre la magie et la science, l'alchimie est l'un des autres éléments pour lesquels j'ai vraiment accroché avec cette saga. Avec la notion d'alchimie, il y a plein de choses qui passent. D'abord que l'alchismiste, et l'être humain par extension, ne peut rien tout seul. Quand il prend, il doit rendre et quand il donne, il obtient quelque chose en retour. Ce principe d'échange équivalent rythme toute l'histoire et s'applique à toute chose. FMA remet l'Homme à la place qu'il occupe, celle d'une entité qui n'utilise les avancées technologiques ou scientifiques et les outils qu'il a à sa disposition pour détruire, piller et exploiter le monde qui l'entoure. À travers son récit, Hiromu Arakawa raconte que l'être humain n'est pas le but, il n'est qu'un élément du but. Son environnement sera toujours plus grand que lui.

La portée philosophique est sans doute la dimension la plus insoupçonnée de Fullmetal Alchemist. Pourtant, la question de la vérité est la clé de voûte de toute l'histoire. Elle est incarnée, personnifiée, détentrice de grands pouvoirs, effrayante et les planches qui la concernent sont sans doute parmi les plus réussies du manga. 
Tout un tome (très réussi par ailleurs) est consacré à l'une des guerres qui a sévi dans le pays et dont le spectre plane sur le présent de l'histoire. Je pense qu'il a quelque chose de très important pour les jeunes et les moins jeunes qui se dégagent de ce Numéro 15 de la série.
Enfin, FMA enseigne l'un des aspects les plus importants du monde : ce qui est mort doit rester mort. On peut penser que c'est un principe qui ne s'applique qu'à la fiction surnaturelle, magique ou fantastique mais quand je regarde certains épisodes de Black Mirror, ou que je tombe sur quelques "brillantes" idées de services et produits, je me dis que c'est quelque chose qu'il est sans doute nécessaire de rappeler.


FMA est une saga que j'ai adorée. De plus ou moins loin, elle m'a accompagnée pendant une dizaine d'années de ma vie, et je sais que je m'y replongerai avec plaisir quand le moment sera venu. C'est une série que je recommande sans problèmes à tous les amateurs de mangas. Pour ceux qui n'en auraient jamais ouvert ou regardé un je ne peux que a) chaudement vous encourager à tenter l'expérience et b) vous assurez que commencer par les frères Elric n'est vraiment pas une mauvaise idée.

Fullmetal Alchemist tome 27 Hiromu Arakawa



xoxo
Lily

4 commentaires:

  1. Je suis totalement d'accord avec ce que tu dis, sur la violence et la vulgarité "pour" les enfants, mes parents ne m'ont jamais empêché de rien (sauf Sade mais c'est une autre histoire) et j'ai plutôt bien évolué (je crois), on fait vraiment un foin avec pas grand chose maintenant, il suffit de s'entendre parler, avec des "gros mots" à toutes les phrases pour comprendre que les gamins vont entendre bien pires dans leur vie.

    Sinon, je ne suis pas hyper manga mais jamais contre l'idée (j'ai du mal avec le système de lecture "à l'envers", j'ai jamais su m'y faire...) d'en découvrir un bien, je garde donc ça en tête :)

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    1. Je n’étais pas certaine que mon opinion fasse l’unanimité mais je suis contente de voir que je ne suis au moins pas la seule à le penser :)
      Oui c’est particulier la lecture des mangas, mais une fois qu’on a compris le sens, ça va tout seul !

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  2. Je suis d'accord ce que tu écris mais j'ajouterai quand même qu'il existe une multitude de type de manga avec de nombreux titres adaptés aux jeunes lecteurs ( et moins jeunes :)Manga ne rime pas nécessairement avec vulgarité et violence.

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