jeudi 10 avril 2014

DIVERGENT : voir avant de lire, bonne ou mauvaise idée?


DIVERGENT AFFICHE CRITIQUE
La patte des studios se sent je trouve. Hunger Games dans le global, évidemment. Et j'ai étrangement quasiment entendu la voix off de Bella de Twilight à travers la voix off de Béatrice. 
Le film est réalisé par Neil Burger. Les livres écrits par Veronica Roth, publiés chez Nathan.

DIVERGENT, nouveau phénomène tout droit débarqué des Etats-Unis en surfant sur le succès de Hunger Games, arrivait aujourd'hui dans nos salles obscures françaises. 
A défaut d'avoir des phénomènes originaux, j'ai décidé d'en avoir une approche un peu différente.
En connaissance du nom du blog, vous vous doutez bien qu'en règle générale, je commence par lire les bouquins avant d'éventuellement aller voir leurs adaptations cinématographiques. Comme j'étais suffisamment peu emballée par le schmilblick pour avoir la patience d'attendre la sortie du film... J'ai décidé de commencer par ce dernier, pour voir ce que ça donnait, et si cela changeait quelque chose. 
Me voici donc pour une petite review!
Etant donné que nous sommes le jour de sa sortie en salle, beaucoup d'entre vous ne l'ont certainement pas encore vu, c'est pourquoi je vais essayer de ne pas spoiler. 

Synopsis :

(si par hasard, vous aviez vécu en dehors de la civilisation ces derniers temps)

Béatrice (qui se fera appelée Tris la moitié du film) a 16 ans. 

Tris, Katniss (oh ça sonne un peu pareil), 16 ans et... 16 ans. Oui. Bref.

Shailene Woodley n'est pas sans physiquement rappeler quelque peu Jennifer Lawrence je trouve. Shailene sera également à l'affiche de l'adaptation du roman "The fault in Our Stars" (Nos étoiles contraires) cette année (c'est pour septembre il me semble).  

Béatrice donc, ou Tris, ou Béa, ou peu importe, vit dans un Chicago futuriste (un peu du moins, la science-fiction devient de plus en plus proche de notre présent, mine de rien), replié sur lui-même, entouré de hautes grilles et entièrement coupé de l'extérieur. Oui, comme les Douze Districts de Hunger Games. Parce que le monde au dehors a été entièrement détruit par la guerre. 

Vous ne rêvez pas, c'est la même excuse (du moins d'après mon souvenir). Rebref. 

La société est divisée en cinq factions (le chiffre quatre étant utilisé pour autre chose dans le film, ils ont rajouté une maison à Poudlard) : Abnegation (les altruistes), Amity (les fraternels), Candor (les honnêtes), Erudite (… Les érudits, évidemment) et Dauntless (les audacieux).

Tous les individus appartenant à cette société doivent passer un test déterminant leurs aptitudes et la faction à laquelle ils appartiennent naturellement. 
Vous vous doutez bien que Tris (ou Béa, ou Béatrice) ne va pas être comme tout le monde et foutre la merde dans l'ordre établi. 

A sa décharge, ça appartient à sa nature, et elle n'y peut (malheureusement ou pas) pas grand chose. 


Commencer par le film.

A ce stade là de mon expérience (la deuxième étape constituera à effectivement lire le bouquin et ainsi coller un peu plus au propos du blog), je n'ai pas eu le sentiment qu'attaquer par le film offrait beaucoup d'avantages. 
J'avais déjà lu les résumés des tomes deux et trois. Je savais donc qu'il y avait une suite et j'avais également une idée des grandes lignes de l'issue du premier volet. Il n'y a rien de très surprenant en plus. 

Pour moi, l'adaptation cinématographique doit certainement être plus creuse quand elle n'est pas soutenue par une lecture au préalable. Je me suis rendue compte que, les autres fois, je «remplissais» inconsciemment les raccourcis ou les lacunes du film avec mon imagination et ma connaissance de l'écrit. Même si l'on se rend compte que souvent, les histoires sont resserrées pour l'écran, le tout semble quand même plus cohérent. 
Reste mon plus gros problème quand il s'agit du cinéma : développer de l'empathie pour des personnages que je connais depuis deux heures. J'ai beau essayé de tout mon cœur (et mon cœur est grand et généreux, je vous jure!), j'ai du mal à me sentir concernée par ce qu'il se passe sous mes yeux.    
L'avantage quand on a vécu quelques centaines de pages avec le casting d'une histoire, c'est qu'on connait déjà ceux qu'on aime et ceux qu'on ne peut pas blairer.

Pour le moment donc, voir avant de lire n'est pas l'idéal. J'attends cependant de constater (ou non) comment cela va modifier mon expérience de lectrice. 

En regardant l'état de mon compte en banque et de ma PAL actuellement, je vous promets la suite de l'expérience dans...plusieurs mois!


Avis!

L'idée de base est loin d'être mauvaise, même si je l'ai trouvé un peu moins forte que celle de Hunger Games.

(La comparaison est sans doute redondante et chiante mais quand deux productions présentent de telles similitudes, c'est difficile de passer à côté. Et ceux qui connaissent l'un ou l'autre peuvent s'y retrouver de cette façon.)

Il y a cependant plein de choses à retirer du fond : la réduction d'une personne à un trait ou à une fonction, l'individualité écrasée au profit de la masse, la société ainsi faite pour souvent mettre les gens dans des cases, les empêcher d'en sortir et surtout marginaliser ceux qui ne correspondent pas aux cases pré-établies par ce même système.
Je suis certaine que tout le monde a déjà rempli au moins un questionnaire type «orientation» au collège ou au lycée pour vous donner des pistes de carrière. On est d'accord que c'est moins extrémiste, mais la démarche est la même. On y ajoute en plus ce magnifique rôle que tiennent les conseillères d'orientation (ça existe les hommes dans cette profession? Manifestez vous les gars!) qui, trois fois sur quatre sapent les espoirs portés par les profils différents... ou divergents? 
Je me demande si on n'a pas tendance à se rapprocher de ce modèle plutôt que de le condamner. 
C'est là qu'intervient Tris (je laisse tomber le running gag!), dans son rôle model supposé pour ados, pour bien montrer que se battre pour avoir la possibilité de devenir ce que l'on est (même si on ne sait pas encore exactement ce que c'est) est primordial. 

Un postulat intéressant au départ, mais largement sous exploité par le film. Est-ce qu'on ne pourrait pas essayer de développer ces interrogations qui se trouvent à la base même de l'histoire, même si celle-ci est arbitrairement orientée pour les ados? J'ai pas l'impression que tous les jeunes soient teubés et, même si tel était le cas, on devrait vouloir les orienter vers la réflexion (surtout au moyen du divertissement, qui pourrait se révéler plus efficace) plutôt qu'à les complaire dans leur bêtise non? Sinon on met les Ch'tis en premier degré au cinéma et on en parle plus. 

Deux anecdotes pour (presque) finir.


  • J'ai été très heureuse et surprise de retrouver Zoe Kravitz, que je ne connaissais qu'aux côtés d'Ezra Miller (l'un des amours absolus de ma vie) dans Beware the Gonzo

  • La très, très bonne utilisation de l'instrumental de Run Boy Run de Woodkid qui colle parfaitement à ce qu'ils racontent sur le moment dans le film. 


En bref!

Le film m'a-t-il donné envie de lire? 
A ma grande surprise, pas plus que ça (moi qui ne peux pas résister à l'appel de la reliure, ça change!). Je vais tout de même le faire, par acquis de conscience et pour la fin de l'expérience, parce que j'ai tout de même espoir que l'histoire gagne en profondeur par l'écrit. J'ai peu d'espoir pour le style mais ce serait une bonne surprise. 

Est-ce un film à voir? 
Si vous n'avez pas lu DIVERGENT et que vous n'êtes, de fait, pas pousser par la curiosité de l'adaptation, il n'y a pas grand intérêt à faire le déplacement en salle. C'est un peu la politique du blog tu m'diras aussi : si vous êtes curieux, mieux vaut sans doute jeter un coup d'oeil au(x) livre(s). 


Je vous laisse avec la bande-annonce et n'hésitez pas à revenir me dire ce que vous en avez pensé quand vous l'aurez vu. Ou à me parler du livre, pour me donner vraiment envie d'aller lire ;-).



6 commentaires:

  1. Lire avant! Même si le film est aussi parfait que le livre! Je n'aime pas Twilight, ni Hunger Games mais Divergent j'en suis fan!
    J'ai adoré cet article!
    http://dustofpastel.blogspot.fr/

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  2. C'est surprenant d'aimer DIVERGENT sans avoir aimé Hunger Games.. Mais après tout pourquoi pas! Pour le moment, je trouve toujours HG beaucoup plus abouti, mais après tout j'ai loin d'avoir fini de découvrir DIVERGENT.
    Twilight n'a évidemment rien à voir dans le fond, leurs films ont juste le même studio, ce qui se ressent un peu sur la forme.

    Merci d'être passée sur mon blog ! :)

    xoxo
    Lily.

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  3. C'est marrant parce que je crois que j'ai la même approche que toi des adaptations de bouquins au cinéma, j'ai probablement tendance à combler les non-dits avec ma connaissance de l'histoire et de ses différents détails facilement possibles à l'écrit mais pas à l'écran. J'irais voir l'adaptation mais je pense aussi (et comme souvent) qu'elle ne représentera pas réellement le livre, d'après la bande annonce je peux voir que de nombreux raccourcis ont été faits et il est clair que quelques personnages (pourtant importants pour la suite) sont plus ou moins passés à la trappe.
    Concernant l'héroïne j'ai franchement eu du mal à me faire à sa personnalité, j'admets que m'attacher à son caractère n'a jamais vraiment eu lieu, ce n'est pas nécessairement évidement de complètement s'identifier à elle et d'autant plus avec les suites mais ça je te laisse le découvrir si d'aventure tu te lances dans la trilogie :)
    J'irais probablement le voir dans la semaine, je te ferai un compte rendu :)

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    1. C'est important de toute façon de combler quand on a lu le livre avant. Je le dis souvent, mais quand on va voir une adaptation après avoir lu un roman, il faut jamais y aller en pensant "de toute façon le livre sera mieux, et les films seront nuls blablabla". Ça reste deux supports d'expression très différents, et le cinéma doit répondre à des codes et des impératifs que l'écrit n'a pas à prendre en compte (et inversement). Tu l'as dit, il y a des choses qui sont effectivement plus faciles à l'écrit qu'à l'écran (et encore une fois, la réciproque et vrai).Tout le jeu du réalisateur c'est d'adapter le roman, son ambiance, son univers et ses personnages avec les outils que lui donnent son art. Et il y a évidemment des adaptations plus réussies que d'autres ;-).

      Je ne suis pas sûre de parvenir à m'attacher à Tris à un moment ou à un autre, même si je passe trois livres entiers avec elle. C'est définitivement pas le genre de personnage avec lequel je m'entends (parce que j'ai des relations passionnelles et conflictuelles avec les personnages des romans que je lis! (n'appelez pas l'asile tout de suite, s'il vous plaît ;-)), mais j'attends de découvrir les autres plus en profondeur et en détails. J'ai tout de même repéré quelques candidats susceptibles de s'attirer ma sympathie dans le lot :).

      Merci Ninon (je peux t'appeler Ninon? Je l'ai appris sur ton profil HC ^^) d'être venue partager tes réactions! J'ai hâte de lire ton ressenti sur le film, une fois que tu l'auras vu :).

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  4. Je reviens pour ma critique du film :)

    Alors j'y suis allée dans la semaine et dans l'ensemble je trouve que l'atmosphère et les grandes lignes de l'histoire ont été assez bien retranscrites. J'ai particulièrement apprécié l'introduction du film où l'héroïne installe bien le contexte permettant à public de bien identifier les enjeux et l'endroit ou tout prend place, ça j'ai trouve top. Ce que je reproche par contre au film c'est le côté manichéen un peu exacerbé, on nous place directement les Erudits comme des ennemis potentiels alors que c'est une notion qui apparait plus tardivement dans le livre, tout comme les parents de Tris qui sont nettement plus froids dans le bouquin.

    En fait ce qui m'a gênée c'est l'apparition très voire trop fréquente de Jeanine dans le film, disons que dans le livre son ombre plane plus qu'autre chose sur les évènements mais elle n'intervient pas autant physiquement (par exemple ce n'est pas elle qui dirige la cérémonie de choix au début). Ce qui a été étrange aussi c'est le changement de certains éléments ou de certaines scènes pour une issue tout à fait similaire (quand il stoppent Jeanine à la fin, la scène n'est pas du tout le même dans le livre), je ne sais pas si Kate avait besoin du plus gros cachet après tout :p

    J'ai trouvé que c'était un bon divertissement et j'ai probablement comblé pas mal de choses sans réellement le vouloir avec la connaissance du livre mais j'ai passé un bon moment. Bon ce qui ne change pas c'est que comme toujours je préfère les livres :)

    Et EVIDEMMENT que tu peux m'appeler Ninon :) Bisous !

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    1. Merci d'avoir pris le temps de revenir pour me donner ton avis sur le film :)

      Ce que je retiens de ton commentaire, c'est que même si l'adaptation est plutôt bien faite et fidèle aux livres, elle a un peu les défauts de son format "film" : l’identification claire et rapide du "méchant" pour qu'on puisse avoir l'affrontement (manichéen comme tu l'as dit) gentils VS méchants qui est assez classique au cinéma. Et je ne sais pas pour le cachet de Kate Winslet, mais il est possible qu'ils aient utilisé son personnage et sa figure connue pour rendre une histoire papier beaucoup plus cinématographique. C'est l'ennemi et on lui a donné un visage froid beaucoup plus identifiable à l'image.
      Comme pour les changements d'éléments ou de scènes pour une issue identique : j'ai toujours pas lu les livres, mais j'imagine que c'est surtout pour obtenir un rendu "spectaculaire" sans modifier fondamentalement le fond du propos.

      Tout ça me donne plus envie de lire pour parfaire mon opinion et approfondir ma connaissance de l'histoire et des personnage. Et puis mine de rien, connaître la suite ;-)

      Bisous Ninon !

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